Le village ancien de Pierrevert recèle de ces endroits surprenants comme la cave rue Adolphe Aillaud, remise en état par Anne-Marie et Emmanuel Joffrin, de nouveaux propriétaires qui sont allés de surprise en surprise !

Plus de la moitié de cette pièce voûtée entièrement construites en pierres, dont les fondations reposent sur le rocher auquel est accroché le village, était rempli sur deux mètres de haut de terre et de remblais. Lors de leur retrait, ces remblais ont laissé apparaître, tout au fond de la salle, une tine dont les carrelages sont en partie « rongés par l’acidité du vin » selon le propriétaire. Une des carreaux de faïence recouvrant ce qu’il reste de cet ouvrage est orné d’une fleur de lys, un indice sur la construction de cette cuve maçonnée et carrelée qui indiquerait être antérieure à la Révolution française.

La cave dans son ensemble pourrait être du treizième siècle à en croire la technique de construction du linteau d’une porte actuellement murée. Une année de travaux de restauration, par une entreprise spécialisée : les pierres on été nettoyées, décroûtées tout en conservant « le jointoiement d’origine » ajoute le propriétaire, ce qui livre une très belle salle de dix-huit mètres de long et de quatre de large sur plus de trois de hauteur judicieusement éclairée depuis le sol, un éclairage qui met particulièrement bien le lieu en valeur. Les propriétaires, lui ingénieur et elle ancienne conservatrice de musée, dont l’attrait pour ce qui touche au Patrimoine transparait dans cette restauration y envisagent un développement culturel en accueillant des concerts ou des expositions… À visiter lors d’une prochaine édition des journées du Patrimoine. Dans un autre registre, de retour de restauration, grâce à la fondation du Patrimoine et à la commune, le tableau « Le voeu de Louis XIII » est de nouveau exposé à l’église Saint-Pierre en haut du village. L’historien Marc Donato en a fait une description fouillé dont nous retiendrons quelques éléments : « Dans la partie inférieure, au premier plan, Louis XIII en armure et revenu de l’habit du sacre fait dace à Richelieu… La date du tableau, 1622, indiquée aux pieds de la Vierge, permet d’en faire une lecture politique » que l’historien déroule en s’interrogeant « Plus énigmatique, la présence du cardinal de Richelieu en 1622. Ce dernier n’entre au conseil du roi qu’en 1634. Mais le tableau peut avoir été peint après pour rappeler la valeur militaires du roi ». Marc Donato suggère à la lecture de cette oeuvre : « Elle est originale et franchement différente des autres tableaux de l’église dans sa facture et dans sa double thématique, historique et religieuse.

Ce tableau aurait pu être sorti d’un atelier provincial et avoir figuré dans le mobilier d’une demeure aristocratique, pourquoi pas, rêvons un peu, le château des de Bernier, seigneurs de Pierrevert ? » et notre historien, source de cette description ajout « Il n’en reste pas moins que plusieurs questions se posent : qui a peint ce tableau ? Pourquoi cette représentation ? Pourquoi Richelieu ? Pourquoi dans cette église ? A-t-il un rapport avec l’histoire de Pierrevert ? ». Des questions à se poser devant ce tableau aux heures d’ouverture de l’église.

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